Piment de la Jamaïque
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Allergènes
Absence, sauf contaminations croisées.
Peut contenir des traces de sésame, céleri, moutarde, soja. - Provenance Honduras
- Conservation / Utilisation Au sec, à l'abri de la lumière.
Les mots d'Olivier Rœllinger
Je l´utilise beaucoup dans les chutneys, les compotes de fruits, les pains d'épices et les cakes. Ce "poivre cousin" est aussi indispensable dans une nage de crustacés, une sauce langoustine ou homard.
Il suffit de quelques grains dans un court bouillon de poisson ou juste écrasés sur un poisson avant de le glisser au four.
Histoire
Appelée également "piment Jamaïque ", "tout épice" ou "quatre épices" ou encore "bois d'Inde", cette baie (Pimenta dioica) possède le parfum et le goût à la fois du poivre, de la cannelle, du clou de girofle et de la muscade. D'ailleurs, son nom anglais "allspice", littéralement toutes les épices, montre combien son goût est un bouquet de plusieurs épices.
Les baies de 5mm poussent sur un arbre aux feuilles larges et luisantes. Elles sont cueillies encore vertes puis séchées au soleil plusieurs jours, elles deviennent alors rouge-brun. Le poivre de la Jamaïque est endémique de l'Amérique centrale et des Antilles. Il est cultivé aussi au Honduras et au Mexique. On le retrouve enfin dans les jardins d'épices dans le sud de l'Inde.
Qu’est-ce que le poivre de la Jamaïque ?
Cette épice est principalement connue en France sous le nom de piment de la Jamaïque, ou bien de poivre de la Jamaïque. Mais qu’est-elle réellement ? Un piment ? Un poivre ? Ou bien un autre type d’épice ? Le piment de la Jamaïque, malgré son appellation, n’appartient pas à la famille des piments qui regroupe principalement les épices tirées du travail des fruits des espèces de plantes du genre Capsicum appartenant à la famille des Solanacées. Mais davantage qu’une simple considération de classification botanique, cette épice ne possède pas les saveurs chaudes et intenses propres aux piments, mais délivre un bouquet aromatique unique que l’on ne retrouve chez aucun autre aliment. Dans ce cas, le nom poivre de la Jamaïque semble mieux indiqué pour appeler cette épice. Et pourtant, elle n’appartient pas non plus à la catégorie des poivres piper nigrum qui désigne, en France, les baies issues de l’espèce de plante du même nom, ce qui leur permet de posséder l’appellation “poivre” seule, sans ajout de provenance géographique. En effet, le poivre de la Jamaïque fait partie de la catégorie des faux-poivres, les baies qui possèdent des propriétés piquantes similaires aux poivres de l’espèce piper nigrum, sans appartenir à cette famille de plantes. Mais alors, d’où cette épice tire-t-elle son nom ?
Pour le nom de “piment”, l’explication est très simple puisque que l’arbre qui produit les baies de piment de la Jamaïque est du genre botanique Pimenta, même si ce dernier diffère du genre Capsicum qui produit généralement les fruits de piments. Quant au nom “poivre”, l’explication se trouve dans les livres d’histoire. Cette épice est découverte, pour les européens, par Christophe Colomb qui la ramène lors de l’un de ses voyages vers le Nouveau Monde, désormais connu en tant que l’Amérique. De par sa puissance aromatique, l’explorateur légendaire était persuadé que cette baie appartenait à la famille des poivres, une denrée rare et très prisée au XVème siècle sur le Vieux continent. C’est ainsi que les deux dénominations, de piment ou de poivre, sont entrées dans l’usage commun pour désigner cette épice. Mais cette dernière est-elle vraiment originaire de Jamaïque ? Il est difficile de définir le pays d’origine de l’arbre qui produit le poivre de la Jamaïque tant ce dernier est répandu dans les régions tropicales des Antilles et d’Amérique centrale. Il s’agit de l’espèce Pimenta dioica, de la famille des Myrtacées, un arbre qui s’épanouit à merveille sous le climat de l’archipel des Antilles, notamment à travers plusieurs cultures en Jamaïque, mais aussi dans plusieurs pays d’Amérique centrale comme le Mexique, le Honduras et le Guatemala. Le Pimenta dioica s’épanouit avec une exposition ensoleillée, avec de préférence une chaleur importante qui ne descend pas en-dessous de 25°C en période de croissance, ce qui rend sa culture très délicate dans de nombreux pays hors de ses terres natales des zones tropicales d’Amérique. Pour décrire l’arbre, il peut atteindre 10 mètres de hauteur, jusqu’à 20 m pour les plus grands, et possède un tronc élancé. Cette espèce botanique d’Amérique centrale laisse grandir des branches ascendantes avec un feuillage persistant composé de nombreuses feuilles vertes et brillantes qui dégagent une odeur caractéristique de girofle lorsque l’on a la chance de se balader à proximité. L’espèce Pimenta dioica étant dioïque, il est nécessaire qu’une fleur mâle et qu’une fleur femelle soient portées par deux arbres différents afin d’assurer la fécondation, et donc la formation des fruits sur les petites fleurs blanches qui apparaissent à la période de floraison qui dure tout l’été pour cette plante. Les fruits sont des petites baies rondes, d’un diamètre entre 5 et 15 mm, qui contiennent deux graines, et deviennent d’une couleur rouge quand elles sont à maturité. Mais pour créer l’épice connue sous le nom de poivre de la Jamaïque, les baies sont cueillies avant d’être mûres, lorsqu’elles sont encore vertes, avant d’être triées puis séchées au soleil. Les baies prennent alors une couleur qui tire plus vers le brun, et surtout gagnent ce bouquet aromatique si particulier, en plus de ce goût naturel de clou de girofle dû à la présence d’eugénol dans leur composition, mais aussi des parfums rappelant d’autres épices puissantes.
Pourquoi l’appelle-t-on quatre-épices ?
Le piment ou poivre de la Jamaïque est une épice qui possède également de nombreux autres noms. L’un d’eux est celui de quatre-épices. Ce nom vient de sa composition aromatique complexe qui rappelle les saveurs de quatre épices : le poivre, le clou de girofle, mais aussi la noix de muscade et la cannelle. Cette association naturelle et savoureuse a notamment servi à l’inspiration d’un célèbre mélange d’épices que l’on retrouve dans les cuisines orientales, mais surtout dans la cuisine traditionnelle française. Il s’agit du mélange quatre épices, dont le nom similaire invite à faire une réelle différenciation puisque le piment de la Jamaïque se fait appeler quatre-épices pour ses différents parfums naturels, alors que le mélange quatre-épices est l’association de 4 ingrédients bien distincts. En effet, ce dernier se compose dans la recette traditionnelle française de clou de girofle, de muscade, de cannelle et de gingembre, soit 3 épices en commun avec le goût naturel du poivre de la Jamaïque. Chez Épices Rœllinger, nous proposons une recette davantage semblable au mélange typique du Moyen-Orient dans lequel le poivre noir se substitue à la cannelle, ce qui ne dénature pas la similitude avec le goût du quatre-épices puisque le poivre fait partie de son bouquet aromatique.
Dans la continuité du nom de quatre-épices, l’appellation tout-épice décrit parfaitement la complexité de cette épice au profil aromatique très riche, dans une traduction littérale du terme anglais allspice. Différentes saveurs qui valent également au piment de la Jamaïque le nom de poivre aromatique, mais aussi son goût caractéristique de clou de girofle qui lui confère les noms de piment-giroflée ou de poivre de girofle. À travers l’un des pays principaux pour la production du quatre-épices, le nom de piment du Honduras est aussi courant, à l’image du piment de la Jamaïque issu de l’agriculture biologique en provenance du Honduras que nous avons sélectionné pour vous.
Piment de Jamaïque et Bois d’Inde, est-ce la même épice ?
Et bien oui, la dénomination bois d’Inde est un autre nom du piment de Jamaïque. Ce nom n’est pas lié au pays d’Asie, où quelques plantations de poivre de la Jamaïque existent dans le sud du pays, mais trouve son origine dans le terme d’Indes occidentales qui était utilisé par les puissances européennes de l’âge des découvertes, au XVème et XVIème siècles, pour désigner l’Amérique.
Le piment de la Jamaïque a-t-il un goût sucré ou salé ?
La meilleure réponse à cette question est plutôt de dire que le piment de la Jamaïque a un goût complexe. À la fois chaud et épicé, le bouquet aromatique de cette baie est difficile à décrire. Le goût dominant demeure celui du clou de girofle, ce qui s’explique par la présence d’eugénol, un composé aromatique que l’on retrouve dans les deux épices. Ensuite, s’invite le parfum de la muscade, comme si elle venait tout juste d’être râpée. Plus subtilement, l’on devine les notes sucrées de cannelle et une touche poivrée qui délivre une sensation très légèrement piquante.
Pour Olivier Rœllinger, le piment de la Jamaïque est indéniablement l’une des épices les plus aromatiques.
Comment utiliser le poivre de la Jamaïque ?
Le poivre de la Jamaïque, entier ou moulu, possède un profil aromatique complet, ce qui permet de l’utiliser dans de nombreuses recettes à base de viandes, de poissons, de produits sucrés et dans d’autres univers culinaires.
En cuisine, on retrouve cette épice dans différents types de préparations :
- Plats de viandes : Dans des plats traditionnels mijotés ou pour des marinades de gibiers, quelques baies de piment de la Jamaïque suffisent à parfumer une viande avec de nombreux goûts.
- Recettes de produits de la mer : Sauce, nage, bouillon, le tout-épice souligne la qualité des poissons et des crustacés que vous cuisinez. Il peut être utilisé pour une cuisson plus longue au four, la baie entière supportant davantage la chaleur qu’un poivre noir.
- Préparations sucrées : Pour des recettes à base de fruits ou bien en pâtisserie, le goût naturel de cannelle de cette épice se prête parfaitement à l’association avec des parfums sucrés.
- Mixologie : Cocktails typiques des Antilles, liqueurs traditionnelles françaises, et même créations originales pensées par des mixologues, le poivre de la Jamaïque, grâce à son riche profil aromatique, s’invite dans de nombreuses boissons en quête d’une épice rare pour devenir des recettes gustativement abouties.
- Mélanges d’épices : Si votre coffre à épices manque de ressources, le quatre-épices est la denrée idéale pour apporter beaucoup de saveurs à un mélange d’épices de votre composition. À titre d’exemple, le piment de la Jamaïque est un élément de base du mélange culturel 7 épices libanais, une création raffinée qui trouve ses origines dans les étals des marchands de senteurs des souks de Beyrouth et des grandes villes libanaises.
Pour davantage d’idées de recettes, nous vous proposons un guide sur l’utilisation de cette épice en cuisine.
Par quoi remplacer le piment de la Jamaïque ?
Si vous n’avez pas pu refaire votre stock dans votre placard, ou que vous souhaitez simplement varier les plaisirs, plusieurs substituts existent pour remplacer le piment de la Jamaïque.
L’épice unique qui s’en rapproche le plus en termes de goût est le clou de girofle, qui sera moins piquant mais un peu plus amer. Sinon, vous pouvez composer votre propre mélange d’épices qui regroupe les parfums du quatre-épices, à savoir une base de girofle et de muscade, sur laquelle ajouter une pincée de cannelle et quelques grains de poivre noir. Si vous cherchez un substitut tout fait, la poudre quatre-épices à la française est la solution évidente, la cannelle se retirant au profit du gingembre. Dernière solution, vous pouvez vous tourner vers les autres baies assimilées à la catégorie des faux-poivres. Si le profil aromatique du piment du Honduras est unique au monde, il existe de nombreuses autres baies à découvrir, avec des goûts très différents. Entre les notes d’agrumes des baies du genre Zanthoxylum, comme les notes citronnées du poivre de Sichuan ou les fragrances de pamplemousse du poivre de Timut, le goût fruité des baies roses, ou encore les saveurs cacaotées des poivres longs, le riche catalogue des épices ne manque pas de trésors à déguster.