Une histoire de la vanille et de ses secrets
Les Aztèques appelaient la vanille «tlilxotchitl» qui signifie «gousse noire». Elle était préparée avec soin dans le but de la marier au cacao dans différents breuvages sacrés pour communiquer avec les dieux. Certains impôts étaient payés par les Totonaques aux souverains Aztèques en gousses de vanille.
Découverte de la vanille par les européens
En 1819, des boutures de vanilles sont introduites sur l’île de la Réunion. Les petites lianes grandissent et font des fleurs mais il n’y a aucun fruit. Après de multiples tentatives, ils abandonnèrent persuadés que les Indiens Totonaques possédaient un secret.
Au Mexique l'abeille mélipone qui se chargeait naturellement de la pollinisation de la fleur permet à ce pays de garder le monopole de sa production jusqu’en 1841, date à laquelle le secret de la fécondation de la fleur du vanillier est enfin découvert. Pour les uns c'est le naturaliste belge Charles Morren qui comprend comment féconder la fleur manuellement.
Pour d'autres, c'est à un esclave de l'île de la Réunion qu'il faut attribuer cette découverte. En effet, un jeune esclave, Edmond Albius, comprit comment procéder à la pollinisation assistée de cette fleur au moyen d'une épine de citronnier sauvage. En récompense, l’histoire raconte que son maître l'aurait affranchie.
Quoi qu’il en soit, cette étape marquera le début de l’internationalisation de la culture de la vanille. Pour répondre à vos questions concernant le choix de la vanille, veuillez trouver ici notre guide de sélection en fonction des origines géographiques.
La vanille devient populaire à l’échelle du globe
La vanille est introduite à Madagascar en 1870 à partir de plants de vanilliers de Réunion. La culture donne d’excellents résultats rapidement. Dès 1924, Madagascar est le premier producteur mondial en produisant 300 tonnes de vanille. A la fin des années 80, Madagascar connaît une grave crise laissant passer l’Indonésie devant elle, place conquise à cause des prix bas pratiqués par l’Indonésie.
Un important programme de relance de la filière est lancé à Madagascar permettant de donner à nouveau souffle et de reprendre sa place de pays leader dans la production. Entre 1990 et 2003, le prix au kilo de la vanille à l’exportation a été multiplié par 10. D’autres pays vont se lancer dans les années 90 dans la culture de la vanille : Inde, Sri Lanka, Ouganda, Papouasie Nouvelle Guinée.
Aujourd’hui, les pays les plus gros producteurs de vanille sont dans l’ordre : Madagascar, Indonésie, Chine, Mexique. La famille Rœllinger sélectionne pour vous les meilleurs gousses de vanille, issues d’exploitations responsables.
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La crise de la vanille dans les années 2000
Autrefois associée au monopole mexicain et à l’essor de la culture sur les îles françaises d’outre-mer, l’histoire de la vanille est désormais intimement liée à l’histoire de Madagascar. L'État insulaire de l’océan Indien est devenu le mastodonte de la production de vanille dans les années 30, pulvérisant le volume de tonnes produit par les anciens leaders du marché, le Mexique et l’île Bourbon, l’ancien nom de La Réunion. Malgré l’émergence de l’Indonésie, la production malgache en tonnes demeure la plus importante au fil des décennies. Au début des années 60, l’Indonésie produit 100 tonnes de vanille et va commencer son essor en doublant sa production au cours de la décennie pour avoisiner les 200 tonnes en 1969. Depuis, les exploitations de vanille se sont étendues dans le pays pour aboutir à une production d’environ 760 tonnes en 1980, 1262 tonnes en 1990, 1681 tonnes en 2000, 2600 tonnes en 2010, avant de connaître une baisse du volume de production à partir de l’année 2012. Cette baisse de rendement s’explique par des pertes de récoltes causées par une mauvaise exploitation ou bien des conditions climatiques défavorables. Une météo capricieuse que subit également Madagascar, les catastrophes naturelles liées au dérèglement climatique remettant en cause son hégémonie dans le domaine de la production de vanille.
Ce statut de leader est remis en cause en 2000, suite aux ravages causés par les cyclones Eline et Hudah dans la zone du nord-est de Madagascar, une région particulièrement réputée pour la culture du vanillier. Entre 2000 et 2004, la production de vanille de Madagascar ne dépasse pas les 1000 tonnes chaque année, soit un niveau de production similaire à celui de son essor dans les années 30. En conséquence, à cause d’un volume d’exportation logiquement en baisse, les prix de la vanille ont flambé avec un phénomène de demande devenue bien plus conséquente que l’offre. Cette “crise de la vanille” a été renforcée dans le pays par de nombreuses tensions politiques, menant Madagascar au bord de la guerre civile, suite à l’élection présidentielle de 2002 sous haute tension, avec deux gouvernements revendiquant la victoire électorale sans négociation d’accord pour redonner de la stabilité au pays. Entre instabilité climatique et politique, la concurrence a vu une ouverture pour contester la domination malgache, de nombreux pays relançant activement la production de vanille. Cependant, Madagascar retrouve un niveau de production très fort en 2005, avec près de 2613 tonnes produites, pour dépasser à nouveau son rival indonésien. La raison de ce retour en force ? Un vanillier met cinq ans pour arriver à maturité et produire intensément ses fruits qui vont devenir la gousse de vanille que l’on consomme en cuisine. Du cataclysme naturel à la replantation en 2000, jusqu’à la croissance des arbres à maturité en 2005, la logique a été respectée pour que Madagascar reprenne sa place de leader du marché. Une place régulièrement remise en cause par les catastrophes météorologiques qui ravagent le pays, à cause de plusieurs cyclones tropicaux qui détruisent les plantations de vanille, à l’image du cyclone Gafilo en 2004 et du cyclone Enawo en 2017. Depuis quelques années, plusieurs cyclones chaque année produisent des drames et des dégâts à Madagascar.
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Cultivée dans la région de Sava au Nord-Est de Madagascar, une terre régulièrement touchée par les catastrophes naturelles, la culture de la vanille Gourmet se relève continuellement de la destruction causée par les cyclones, pour délivrer une épice sublimée par un climat unique et un savoir-faire inégalable.