Photo d'un plant de thym.

Culture et histoire du thym

Culture du thym sauvage en France 

Le thym est une plante qui se développe naturellement à l’état sauvage dans les régions arides et ensoleillées, comme les garrigues du sud de la France, où il forme de charmants tapis parfumés s'étendant en formes circulaires plus ou moins marquées sur le sol.

Dans ces terres méridionales, la récolte du thym sauvage s'effectue au printemps, selon les méthodes traditionnelles et les principes de l'agriculture biologique. Les cueilleurs procèdent à la cueillette à la main à l’aide d'une faucille ou d'un sécateur pour couper délicatement les tiges, avant de les déposer dans un panier ou un grand sac confectionné à partir d'un drap noué à l'avant ou pendu dans le dos.

La collecte du thym privilégie deux périodes distinctes : la première, entre avril et mai, coïncide avec la floraison du thym. Ce moment est idéal pour obtenir une senteur fine et subtile. La deuxième période s'étend de septembre à octobre. Durant cette phase, le thym revêt un caractère plus robuste, dégageant un parfum plus dense, plus lourd, évoquant une certaine chaleur brûlante.

Afin de préserver les ressources des garrigues, nos cueilleurs de thyms biologiques sauvages laissent un site se reposer entre 2 et 3 ans après un passage de cueillette. 

La culture et l’environnement de pousse du thym (comme la composition du sol par exemple) influent directement sur le goût final de ce dernier, vous pouvez consulter notre guide sur les différents chémotypes de thym pour en savoir plus à ce sujet.


Histoire et origine du thym

Le genre Thymus est largement répandu dans le monde bien qu’il se concentre en Méditerranée occidentale, région dont elle aurait émergé au Paléocène. Ainsi elle a pu se diffuser au sein du pourtour méditerranéen et vers les péninsules qui l'entourent, alimentant de multiples civilisations. C’est notamment cette grande diversité qui va lui donner des usages aussi variés dans nos patrimoines culinaires.

Depuis l'éveil de la civilisation égyptienne, aux alentours de 3150 avant notre ère, le thym a été tenu en grande estime. Des vestiges de poteries antiques ont révélé des concoctions médicinales comprenant de nombreux végétaux parmi lesquels figurait le thym. En effet, ces mélanges à base de plantes semblaient être utilisés à des fins médicinales comme en témoignent certains papyrus datant de 1850 avant notre ère. Outre ces usages, le thym était également employé lors de rituels d'embaumement, une pratique attestée chez les Égyptiens et les Sumériens.

A travers les âges, ces utilisations rituelles du thym ont perduré. Les Grecs, par exemple, brûlaient du thym au sein de leurs temples. C’est ainsi qu’il tirera son premier sens étymologique, du grec « Thymon », signifiant fumiger, par sa connotation rituelle. C’est par ailleurs à deux grecs à qui l'on doit les premières mentions du thym dans la littérature et ce au Ier siècle. Dioscoride, et plus particulièrement Pline l’Ancien le décrivent dans leurs œuvres respectives De Materia Medica et Naturalia Historia tout en livrant l’intuition de ses bienfaits.

C'est au sein de la Rome antique que le thym a continué son voyage à travers le bassin méditerranéen. Les Romains ont préservé certaines de ses utilisations médicinales, en l'employant notamment pour traiter des affections respiratoires. Pour eux, le thym revêtait également une symbolique de courage et de force, d'où la seconde racine étymologique du thym en grec : "thymos". Au-delà de ces vertus, les Romains ont su apprécier cette herbe pour ses qualités gustatives. Cet aromate était en effet largement utilisé dans la cuisine romaine antique, comme l'illustre le livre de cuisine "Apicius", un des seuls ouvrages culinaire antique qui nous soit parvenu jusqu’alors. Le thym y est recommandé en guise de touche finale, saupoudré sur une variété de plats, de sauces ou encore de ragoûts.

Bien que le thym ait prospéré dans le climat favorable de la région méditerranéenne, ce n'est qu'au XIe siècle qu'il a gagné en popularité en Europe centrale et en Angleterre, introduit par des moines bénédictins. Sous l'influence d'Hildegarde de Bingen, moniale bénédictine allemande et Docteur de l'Église, le thym a continué à être reconnu pour ses vertus médicinales, recommandé en particulier pour traiter des cas de lèpre et de paralysie. Plus tard, au Moyen ge, le thym était brodé sur les cadeaux que les dames offraient aux chevaliers partant au combat, comme un symbole de protection.

Au XVIème siècle, la popularité du thym atteint son apogée, et il devient un élément récurrent dans les livres d'herbes, y compris ceux de Pietro Andrea Matthioli et Leonhart Fuchs, éminents botanistes de l'époque.

Du berceau de l'Antiquité au seuil de l'époque moderne, le thym a vu son statut évoluer : de plante sacrée et médicinale, il est devenu une herbe aromatique populaire en cuisine, et présente dans nos jardins, tout en conservant son importance en tant que plante odoriférante. Sa longue histoire témoigne de sa polyvalence et de son charme intemporel, qui continuent d'enchanter les générations actuelles.


Photo d'un plant de thym dans un pot blanc.